Qu’est-ce qu’un mandala ? La définition de Carl Gustav Jung

L’autre jour quand ma fille m’a demandé “Maman, pourquoi tu peins tout le temps des mandalas ?” la réponse qui m’est venue spontanément était : “Pour ne pas devenir folle“.

La passion pour la peinture de mandalas m’a pris de façon aussi forte que soudaine, et je me suis mise à “mandaler” (oui, ça a même donné naissance à des néologismes 😜) tout ce que je voyais. J’avais juste besoin de le faire.

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C’est seulement après que je me suis demandée la signification de tout ça, et en faisant quelques petites recherches, j’ai découvert que Carl Jung, le célèbre psychanalyste suisse, a eu un fort intérêt pour les mandalas et les avait étudiés en long, en large et en travers.

Ça faisait déjà un moment que je voulais approfondir mes lectures de Jung, et en voyant à la Fnac le livre “Jung, un voyage vers soi” de Frédéric Lenoir, j’ai sauté sur cette synchronicité (pour emprunter un terme jungien) et j’ai fait une lecture fort agréable dont je parlerai dans un autre post.

J’ai donc choisi quelques passages du livre de Frédéric Lenoir qui m’ont semblé expliquer de façon très claire non seulement ce qu’est un mandala, mais qui m’ont surtout aidé à comprendre les raisons de ma nouvelle manie. Voici quelques extraits qui ont beaucoup résonné avec moi, et qui résonneront peut-être avec vous aussi, puisque vous êtes en train de lire ce post… 😇

Le mandala est ce qu’on appelle, dans l’usage rituel indien ou tibétain, un yantra, un instrument de contemplation ou support de méditation. Il est un objet cultuel destiné à soutenir la concentration de celui qui l’exécute (par la peinture, le dessin, la sculpture avec du sable chez les Tibétains, ou encore la danse) ou l’observe (par la réduction circulaire de son champ psychique à l’espace central). Le but de la contemplation des différents éléments qui composent le mandala dans les traditions orientales est le renoncement à l’individualité pour revenir à la totalité universelle de l’état divin, autrement dit la transformation de la conscience personnelle en conscience divine universelle. C’est ainsi que Jung conçoit également le mandala : il sert au rétablissement de l’ordre intérieur et à la réconciliation avec la totalité, donc au processus d’individuation.

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Les recherches de Jung montrent que les mandalas, sans avoir été apportés par une tradition directe, apparaissent de tout temps et en tout lieu, aussi bien dans les traditions orientales qu’occidentales, comme s’ils présentaient une dimension universelle. […] Jung insiste particulièrement sur les symboles que l’archétype du mandala utilise dans le rituel à structure circulaire, parfois sous la forme d’une expression artistique, mais avec une visée religieuse. […] Psychologiquement, cette circulation consisterait à tourner en cercle autour de soi pour mettre en jeu tous les aspects de la personnalité.

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Dans la tradition alchimique occidentale, l’or jouerait le même rôle que le mandala, celui d’un support de méditation mis en œuvre lors d’un rituel, permettant de concentrer la psyché, de la faire parvenir au terme de son développement et, dès lors, de découvrir le Soi.

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Selon Jung, les mandalas naissent quand l’individu a besoin de s’engager dans une voie unifiante : « Comme l’expérience le montre, les mandalas apparaissent le plus souvent dans des situations de trouble, de désorientation et de perplexité. L’archétype que cette situation, par compensation, constelle représente un schéma ordonnateur qui vient en quelque sorte se poser au-dessus du chaos psychique, un peu comme le réticule d’une lunette de visée, comme un cercle divisé en quatre parties égales, ce qui aide chaque contenu à trouver sa place et contribue à maintenir dans leur cohésion, grâce au cercle qui délimite et qui protège, les éléments d’une totalité en danger de se perdre dans un vague indéterminé. »

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Le mandala apparaît ainsi comme une réponse au désordre. Il est un mouvement de l’extérieur vers l’intérieur, vers un centre autour duquel tout s’ordonne. Composé de plusieurs formes géométriques, il se divise en un dispositif symétrique du nombre quatre et de ses multiples. […] Selon lui, la quadrature du cercle est une opération fondamentale pour activer le mouvement et passer de la transcendance au monde sensible, et inversement. Elle représente la force archétypique de la nature qui va permettre d’harmoniser la vie psychique de l’individu.

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Jung pensait d’ailleurs que pour arriver au Soi, le seul développement possible était circulaire, « circumambulatoire », et non linéaire : « Un développement univoque existe tout au plus au début ; après, tout n’est plus qu’indication vers le centre. » Puissant support de méditation, la structure labyrinthique du mandala suggère ainsi un trajet psychologique logique : « Le mandala est la représentation et en même temps le support d’une concentration exclusive sur le centre, alias le Soi. » Expression de tous les chemins menant vers le centre et donc de la marche vers le Soi, il est un remarquable outil d’introspection et de réflexion dans le travail thérapeutique, permettant un processus de croissance et de maturation.

Frédéric Lenoir – Jung, Un Voyage Vers Soi

Et vous ? Est-ce que cela résonne pour vous aussi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ! 🥰

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