Le bel automne de la vie

Voici un meilleur aperçu de la taille de ce tableau que j’ai intitulé Automne. 🍂🍁🍃

Je l’ai commencé au retour des vacances de Toussaint de l’année dernière, inspirée par la beauté mélancolique des couleurs des feuilles tombantes que j’observais par la fenêtre pendant mon trajet de voiture. Cela m’a rappelé la beauté et aussi la douleur de l’impermanence, si joliment représentée dans la nature, qui doit mourir à elle-même, lâcher tout ce qui n’est pas essentiel et se retourner vers l’intérieur pour affronter l’hiver avant de retrouver son mouvement d’expansion et renaissance au printemps suivant.

C’était juste après l’été où j’ai eu 40 ans.

Victor Hugo a affirmé que “Quarante ans, c’est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c’est la jeunesse de la vieillesse.” Je trouve ça très juste.

La quarantaine est aussi pour moi l’automne de la vie. On quitte l’illusion et les attentes de l’été de notre jeunesse, on fait le bilan de notre chemin, nos réussites et nos déceptions, et on se dépouille de ce qui ne nous sert plus pour aller vers une vie plus simple, plus sereine, moins focalisée sur les autres et plus centrée sur nous. Une vie plus remplie de la sagesse que seulement l’expérience des années vécues peut nous procurer.

Mon intention à ce moment-là était le lâcher prise. Comme les arbres lâchant leurs feuilles, en faisant ce tableau je voulais laisser tomber les peines, les douleurs, les rancœurs, les concepts inutiles, l’importance accordée au regard des autres, les jugements que je porte sur moi-même.

Mais pour une raison ou une autre, au bout d’un moment j’ai posé cette toile, inachevée, en me disant que je la terminerais plus tard. Pendant des mois je l’ai regardée en me disant qu’il fallait que je la termine. Mais je ne savais vraiment pas du tout comment continuer… j’étais dans une impasse.

Peut-être n’étais-je pas vraiment prête à lâcher mes vieilles feuilles ? C’est incroyable à quel point l’extérieur reflète l’intérieur.

Il y a quelques jours l’envie de terminer ce mandala m’est enfin revenue. Je l’ai juste pris et j’ai continué à peindre, point par point, sans réfléchir au résultat final. Il n’est d’ailleurs pas ce que j’avais imaginé, mais je l’aime beaucoup quand même. Il m’a appris à faire confiance au processus sans trop s’attacher au résultat.

En terminant cette toile maintenant, j’espère enfin lâcher ce qui ne me rend plus service. Comme la peur d’exister, d’être vue. La peur partagée par tous les êtres humains de ne pas être aimé, approuvé.

Donc, me voilà moi, Ana, avec cette toile qui porte une partie de mes sentiments, une empreinte de mon âme. On existe, toutes les deux, et même si au fond on est comme tout le monde et on a quand même envie d’être aimées, c’est pas grave si ce n’est pas le cas. On existe comme ça, et on lâche. Les feuilles sèches ne rendent plus service… 🍂

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